Arbor Networks signale un pic sans précédent dans l’ampleur des attaques DDoS sous l’effet d’abus NTP. La plus forte attaque a atteint 325 Gbit/s au premier trimestre 2014. 72 attaques ont dépassé 100 Gbit/s et le nombre d’attaques dépassant 20 Gbit/s a été multiplié par 1,5 au cours de ce trimestre par rapport à l’ensemble de l’année 2013. NTP est un protocole reposant sur UDP et servant à synchroniser les horloges sur un réseau informatique. Tout service UDP (DNS, SNMP, NTP, chargen, RADIUS) est un vecteur potentiel d’attaques DDoS car il s’agit d’un protocole « sans connexion ». Les adresses IP sources peuvent ainsi être usurpées par des pirates ayant pris le contrôle de systèmes hôtes infectés par des botnets, sur les réseaux non protégés par des mesures « antispoofing » élémentaires. NTP est très répandu en raison de son facteur élevé d’amplification (de l’ordre de 1000). En outre, les outils d’attaque sont de plus en plus accessibles, ce qui facilite l’exécution de ces attaques.
Ainsi, plutôt que de déclarer que la lutte contre la cybercriminalité est perdue – il existe une prise de conscience croissante des risques et un sentiment croissant de réalisme quant à la nature du paysage de la menace cyber. Il y a aussi aujourd’hui, de meilleurs outils disponibles pour identifier et faire face aux menaces. L’industrie de la cybersécurité est dans la meilleure position possible pour vaincre les cybercriminels. Il incombe cependant aux entreprises d’acquérir les meilleures pratiques cyber et de déployer des outils de protection contre les malwares avancés. (Cyrille Badeau, Directeur Europe du Sud Cyber Security Group de Cisco Systems.)