La liste de nos liens avec le reste du vivant est sans fin. Et pourtant, l’histoire naturelle est trop souvent négligée. Un paradoxe en période de crise environnementale.
par Bruno David, ancien président du Muséum national d'histoire naturelle
"... en dépit de tous les signes avant-coureurs d’une crise majeure de la biodiversité qui s’accumulent, alors même que nous devrions lui accorder une attention vigilante, nous nous complaisons dans une forme d’ignorance. Ranger les huîtres dans les crustacés, être incapable de différencier une mésange d’un chardonneret nous semblent des erreurs anodines. Tandis que clamer que Victor Hugo a eu le prix Goncourt pour avoir écrit Germinal ou que Chagall est célèbre pour avoir peint les Demoiselles d’Avignon est considéré comme une ineptie. Sans être de même nature, ces erreurs sont néanmoins de même ampleur. La hiérarchie que l’on y voit tient simplement au fait que l’histoire naturelle ne fait pas suffisamment partie des exigibles de la culture. Paradoxe en période de crise environnementale alors que nous avons un besoin crucial de connaître pour comprendre et agir en connaissance de cause."
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[Image] Planche naturaliste d'environ 1910, d'auteur inconnu. (Print Collector/Hulton Archive. Getty Images)
Via Bernadette Cassel
"En partenariat avec l’Ecole des arts décoratifs, l’Ecole normale supérieure – PSL et le Muséum national d’histoire naturelle, Libération organise le 23 septembre une biennale pour célébrer le vivant. En attendant le supplément qui accompagnera cette journée de débats et d’échanges, nous publions sur notre site tribunes et éclairages sur les thématiques qui seront abordées durant la biennale."
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