Considéré comme l’un des grands défis informatiques de cette décennie, le phénomène big data soulève encore de nombreuses questions. Comment l’appréhender? Quels fruits en retirer? Comment s’assurer du respect légal de l’utilisation des données personnelles? Ces questions étaient au cœur d’un événement qui se tenait hier à Munsbach.
Face aux possibilités techniques d’analyse de l’information que permet aujourd’hui la technologie, la problématique du respect légal des données personnelles est à considérer sérieusement.
«L’utilisation de moyens techniques pour l’analyse de comportement, par exemple, s’apparente à un traitement de surveillance», commente Cyril Pierre-Beausse, avocat à la cour. «Or, l’utilisation des données personnelles n’est pas permise à des fins autres que ceux pour lesquelles elles ont été collectées. Compte tenu de ce constat, les sociétés qui ont collecté des données depuis des années, dans l’espoir d’en tirer profit un jour d’une manière ou d’une autre sans avoir préalablement défini à quoi elles pourraient servir, seront de la revue.»
Le «big data» ne serait-il, dès lors, qu’une belle utopie? Non. Mais pour en tirer profit, les entreprises doivent envisager les possibilités de traitement des données qu’elles vont collecter à l’avenir, prévoir ce qu’elles vont et pourront en faire, afin d’obtenir l’aval de celles et ceux qu’elles concernent.
«Il faut se préparer bien en amont, afin de pouvoir, le jour où l’on souhaitera exploiter ces informations, être en conformité avec la législation sur la protection des données. L’erreur pour une entreprise, aujourd’hui, serait de ne pas prévoir une utilisation potentielle des données que l’on compte faire plus tard», ajoute l’avocat à Cour. Dans un monde qui bouge, rien n’est moins simple.