Plus je travaille sur des projets concrets d’écoconception de logiciel et plus il m’apparaît évident que le principal levier, pour réduire leurs impacts environnementaux, réside dans la sobriété fonctionnelle.
Pour une raison simple : tous les efforts pour coder parfaitement une fonctionnalité inutilisée ne servent à rien. Pire, c’est de l’énergie et du budget dépensés pour rien. Pourtant, certains de mes clients et tous mes (rares) concurrents dans ce domaine se concentrent sur l’efficience du code. Leur culture d’ingénieurs informaticien(ne)s les pousse à dépenser des fortunes pour optimiser des fonctionnalités inutilisées !
Adopter les principes de l’architecture open source
Pourtant, les logiciels libres ont démontré, depuis plus de 20 ans, que la sobriété des uns ne limite pas forcément la couverture fonctionnelle des autres.
Toutes les stars du logiciel libre sont basées sur le principe fondateur de la sobriété fonctionnelle. C’est le cœur des systèmes d’exploitation tels que BSD et Linux dont le noyau est complété par des fonctionnalités optionnelles, assemblées selon le besoin dans une « distribution ». L’architecture technique du serveur web Apache, du navigateur Firefox, des principaux CMS (Drupal par exemple, de la suite bureautique LibreOffice, etc. repose elle aussi sur ce principe.
Or, il n’y a pas d’écosystème plus riche et de couverture fonctionnelle plus large (au travers des modules, packages et autres extensions) que ces apôtres de la sobriété.