Le fait d’intégrer de « l’intelligence artificielle » dans un document est déjà connu depuis quelques années. Elle permet de produire des documents numérisés à la demande en respectant des processus qui peuvent être très complexes. Un soin tout particulier est donné à la sécurisation de l’intégrité des procédures et des documents accessibles à des milliers d’utilisateurs. Mais le succès même de leur numérisation va être l’occasion de nouveaux problèmes, de défis techniques et de nouvelles opportunités ouvrant aux livres du futur un destin étonnant.
Nous n’en sommes pas encore à voir s’ouvrir des armoires virtuelles bourrées d’armes étranges comme dans le film Matrix, mais pas loin. Sauf que l’armoire s’ouvrira- sans doute via une lunette de RV- offrant une vision panoptique sur un univers numérique varié, plus ou moins pertinent selon la demande – sans doute vocale – qui lui aura été faite. Cette bibliothèque virtuelle sera dotée d’une capacité cognitive issue des meilleurs travaux de l’IA afin d’aider son utilisateur dans ses recherches. Probablement, ces moteurs de recherche cognitifs seront, comme nous même, en mesure de créer des filtres afin de sélectionner plus rapidement les informations dont nous aurions besoin. En d’autres termes, les sélections de nos recherches s’appuieront sur l’informatique des logiques floues évoquée dans les années 80. Dans l’univers du cyberespace, cette fameuse Noosphère, les informations reçues, sélectionnées seront probabilistes, quantiques donnant crédit à cet aphorisme d’Albert Einstein : « Dès que les lois mathématiques se réfèrent à la réalité, elles sont incertaines. Dès qu’elles sont certaines, elles ne traduisent pas la réalité. » Peut-être dois-je rappeler, en cet instant de l’annonce d’un Big data triomphant, que « Dieu a mis le doigt sur les nombres pour en faire un outil pas pour en faire un Dieu ».