Le Cloud doit repeindre l’informatique d’entreprise du sol au plafond. En réalité, ce mode de déploiement est, pour l’essentiel, confiné aux environnements de tests et de développement. Les industriels du secteur, qui ont lourdement investi, attendent de voir la production des grandes entreprises françaises basculer vers leurs infrastructures Cloud.
Chez HP, qui roule des mécaniques sur le sujet du Cloud, Fabrice Lamine, consultant avant-vente sur le sujet, explique que tout est affaire de maturité du marché. « Les entreprises françaises ont d’abord misé sur le Cloud pour réduire le coût des tests et du développement. Mais elles s’aperçoivent aujourd’hui que ce n’est pas là que résident les réelles économies et qu’il faut aller vers des VM (machines virtuelles, NDLR) managés. Car, sur AWS, vous achetez seulement une disponibilité. Les patchs, par exemple, restent à la charge de l’utilisateur. » Un discours qui, évidemment, fait la part belle aux prestataires de services proposant ce type de services… comme HP. Reste que cette transformation tarde à se matérialiser en France. D’abord parce que les entreprises doivent, dans le Cloud, s’adapter à un catalogue de services limité (il ne s’agit pas de reproduire le modèle de l’infogérance, basé sur le sur mesure). Mais, pour Fabrice Lamine, l’essentiel est ailleurs : « Le marché français est en retard en matière de stratégie de digitalisation. Les entreprises ont tendance à considérer le Cloud comme un vecteur pour faire grossir leurs applications, plutôt que de tirer parti des capacités intrinsèques du modèle, notamment son élasticité. » Et d’évoquer par exemple le cas d’entreprises américaines, comme Expedia, qui ont adapté leurs applicatifs de production pour exploiter au mieux les caractéristiques du Cloud public (en l’occurrence AWS). « Le Cloud en France n’est donc pas confronté à un problème d’offres, mais à un problème de demande », juge le consultant de HP. Au moins, le constat est posé.