Les enquêteurs le décrivent comme un « couteau suisse » de la cybercriminalité. Un logiciel espion pour pirate amateur, facile d'utilisation et accessible à tous. Blackshades est un « remote access tool », un outil qui permet de contrôler à distance un ordinateur à l'insu de son propriétaire, d'activer sa webcam ou encore de récupérer des mots de passe ou des données bancaires. Ces quatre dernières années, ce « malware » a été acheté sur Internet par des milliers d'utilisateurs et aurait infecté des centaines de milliers de PC.
En vertu de l'article 323-3-1 du code pénal, les utilisateurs français de Blackshades encourent de deux à cinq ans de prison. Des peines toute théoriques. A travers cette affaire emblématique, la nouvelle sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire, inaugurée le 29 avril, entend surtout adresser un message aux internautes tentés par les plaisirs coupables du hacking. « Nous voulons aussi faire passer le message sur certains forums que ces pratiques sont sanctionnables », résume Valérie Maldonado, qui dirige la sous-direction par intérim.