Mal-être et injonctions contradictoires : la cohérence comme cure · Cynthia Fleury · Cynthia Fleury · Cynthia Fleury
Reconquérir le courage
"Ce mal être ne renvoit pas immédiatement à quelque chose qui lui est propre au sens de leur traversée intime de la vie, leur famille, leur roman familial, leur névrose. Ce n'est pas celui qu'ils viennent raconter. Ils viennent raconter un rendez-vous manqué avec la société, un sentiment d'être confronté chaque jour à des injonctions contradictoires. C'est à dire des demandes des attentes de la société et notamment du monde du travail et conjointement la mise en place de moyens qui rendent impossible de répondre à ces attentes. C'est ce fonctionnement pervers qu'ils viennent déposer et bien évidemment eux au centre et qui tombent malade.
Le premier geste libérateur est de leur dire "vous n'êtes pas malade". C'est précisemment parce que vous êtes en bonne santé mentale, parce que vous êtes sains d'esprit que vous nêtes pas des pervers que vous tombez malades à cause de ce fonctionnement pervers qui est celui de la société actuel et notamment d'un grand terrain de dysfonctionnement démocratique à savoir le monde du travail et cela crée un soulagement immense car tout à tout ils comprennent que "mais oui, bien sûr nous ne sommes pas malades, nous ne sommes pas insuffisants, nous ne sommes pas incapables alors que bien évidemment la société renvoie chaque jour qu'ils sont faibles, qu'ils sont vulnérables, qu'ils sont incapables, qu'ils sont incompétents, qu'ils ne sont pas à la hauteur des attentes.
Donc le premier geste libérateur c'est de dire "Ah non, je ne suis pas malade, je suis en très bonne santé."
Qu'est-ce que cette santé ? C'est simple c'est d'avoir des valeurs et de trouver que les actes que je comets chaque jours sont un tout petit en en relation avec les valeurs qui sont les miennes. Ce n'est pas non plus un enjeu qui paraît délirant et bien figurez vous que cet enjeu est considéré aujourd'hui délirant, c'est à dire révolutionnaire. C'est radical de vouloir mettre un tout petit peu en accord ses valeurs, et ses pratiques alors c'est vital pour qu'un sujet ne tombe pas malade, ne tombe pas en dépression, pour qu'un sujet ne devienne pas psychotique, pour qu'un sujet ne se clive pas, c'est à dire se dissocie, se mettre en pilotage automatique .
Pour qu'un sujet ne tombe pas malade il faut qu'il y ait un minimum de cohésion entre ses valeurs, ses principes, ce à quoi il croit et ce qu'il fait chaque jour.