L’article part du constat que la contrainte à mal travailler et la « qualité empêchée » constituent les sources principales de fatigue et de souffrance dans les organisations aujourd’hui. Or, plutôt que de chercher à « soigner le travailleur », comme le veut la tradition hygiéniste, c’est bien le travail qu’il faut soigner en en faisant un vecteur d’amélioration de la qualité de vie. En effet, nombre de situations démontrent que les dégradations de la qualité du travail ont un impact direct sur le bien vivre hors travail. Afin de restaurer un « travail soigné », plusieurs conditions sont nécessaires : encourager les compromis et les ajustements opératoires, y compris aux niveaux les plus stratégiques ; promouvoir un professionnalisme « délibéré » et réorienter la conflictualité inhérente à la relation salariale vers de nouveaux objets tels que la qualité du travail. Pour y parvenir, encore faut-il rompre avec une conception financiarisée de l’entreprise.