La communication a mauvaise presse. Parmi les journalistes comme au sein du grand public, elle est souvent synonyme de mensonge, de vérité arrangée, voire de manipulation et de dissimulation. Avec l’avènement de la communication numérique, des réseaux sociaux et la prise de parole de plus en plus critique et influente d’acteurs autrefois réduits au silence ou sans véritable impact, les managers doivent impérativement réviser en profondeur leurs pratiques communicantes et leur vision des enjeux de la communication. Dans le cas contraire, ils s’exposent à des crises de confiance encore plus violentes et des controverses virulentes où la réputation des organisations et de leurs dirigeants risque de s’en trouver très endommagée, avec des conséquences graves sur le plan sociétal et économique. Extrait de "Managers, Parlez numérique", Olivier Cimelière, Kawa édition (1/2).
Lors de la conférence Reputation War à Paris en janvier 2013, j’avais sollicité sur le sujet l’avis de Tom Liacas, ancien activiste en ligne reconverti en conseiller stratégique pour les entreprises. Son analyse prospective est sans appel (1) : « Il n’est pas exclu que le rythme des crises soit de l’ordre du quotidien. Pourquoi ? Tout simplement parce que le public apprend de plus en plus et a accès à des sources d’informations démultipliées. Ce même public n’hésite donc plus à s’exprimer et à faire connaître ses mauvaises expériences à l’égard d’un produit, d’un service, d’une marque ou d’une entreprise. Souvent, il ne se contente pas seulement de dénoncer mais il entend mettre la pression sur la source de son mécontentement afin de mobiliser et d’obtenir réparation ».