A première vue, Lactalis, VW et Servier n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres. Le premier élabore et vend des produits laitiers. Le second conçoit et commercialise des véhicules. Le troisième traque les molécules pour mettre au point des médicaments. Un point les rassemble pourtant : le trio a traversé ou traverse encore une crise réputationnelle énorme dont les retentissements peuvent perdurer bien au-delà du pic frénétique de la couverture médiatique. Pourtant, en observant les déboires de ces 3 multinationales, on s’aperçoit que la crise s’articule toujours autour des mêmes ressorts et génère les mêmes ratages au final. Eclairages avec les cas de Lactalis, VW et Servier et son très critiqué Mediator.
Aujourd’hui, cela relève de l’inconscience totale à l’heure où les sources médiatiques se sont multipliées, que l’expression des influenceurs gagne en poids, que les lanceurs d’alerte deviennent des acteurs non-négligeables. Qui peut encore décemment croire à la validité d’une communication de crise qui consiste à se taire, à émettre de timides excuses (souvent à contretemps en plus) et essayer de digresser ? On ne gère plus une crise de nos jours. On la subit car le déferlement est tel que l’incriminé peut bien se débattre avec son infirmière d’agence de communication, le mal est fait et les traces numériques gravées pour longtemps.