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Voici une histoire vraie, qui commence au Moyen-Âge et est directement reliée à l’essor d’Internet et du logiciel libre : l’histoire méconnue des communs. Elle fut exhumée en 1990 par Elinor Ostrom des poubelles de l’Histoire où l’avait projetée un certain biologiste Garrett Hardin par un article de 1968 : « The Tragedy of The Commons ».
En dépit de la coincidence malheureuse avec le projet de loi Valter sur les données publiques, Regards Citoyens participe comme de nombreux citoyens et organisations à la consultation du Gouvernement autour de l’avant-projet de loi sur le numérique.
J’avais déjà consacré un billet au projet de loi sur la liberté de création, qui a été présenté en conseil des Ministres le 8 juillet dernier et enregistré dans la foulée à l’Assemblée nationale. Je m’étais alors attaché à commenter le volet numérique de cette loi et sa partie sur le droit d’auteur, dont l’ambition s’avère extrêmement limitée. Mais à la relecture du texte, j’ai repéré un autre point figurant cette fois dans le volet « Architecture et patrimoine » de la loi, qui mérite d’être relevé.
Le 28 mai dernier, j’avais été invité à intervenir lors d’une journée d’étude organisée par les doctorants de l’Université Toulouse II Le Mirail, sur le thème « Les Digital Humanities : Un renouvellement des questionnements et des pratiques scientifiques en SHS-ALL ? ».
Forts de la réussite de la dernière édition de « Villes en Biens Communs » à l’automne 2013, ses acteurs ont imaginé pour 2015 un événement encore plus ambitieux, dans l’idée de toujours mieux populariser l’approche par les communs comme levier majeur de la transition vers un monde durable.
Les dates retenues, du 5 au 18 octobre 2015, permettront de s’inscrire dans la continuité d’Alternatiba avec qui les liens apparaissent de plus en plus évidents.
Chaque ville, chaque territoire, chaque collectif local, désireux d’être partie prenante de ce nouveau « temps des communs » pourra, comme en 2013, inscrire librement des événements dans le programme de la quinzaine, laquelle comprendra nécessairement un temps fort partagé le samedi 10 octobre, afin de pouvoir la rendre plus visible au plan national. Le site Internet sera refondu dans cette perspective d’une meilleure communication en direction de la presse et du public.
En 2012, j’avais écrit un billet sur la Peer Production Licence, une proposition de nouvelle licence imaginée par l’allemand Dmitry Kleiner, fondateur du collectif Telekommunisten, et soutenue par l’un des penseurs les plus importants de l’économie des biens communs, Michel Bauwens. Cette licence constitue une adaptation de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA (Pas d’usage commercial – Partage à l’identique), présentant la particularité de tenir compte de la nature de la structure qui fait un usage commercial de l’oeuvre. Inspirée par la théorie des biens communs, son principe consiste à permettre aux commoners (ceux qui participent à la création et au maintien d’un bien commun), à condition qu’ils soient organisés en coopératives ou en organismes à but non-lucratif d’utiliser et de partager librement des ressources, y compris dans un cadre commercial. Mais les entités qui chercheraient à faire du profit en utilisant le bien commun ne pourraient le faire que dans le cadre d’une stricte réciprocité, en contribuant financièrement à l’entretien du commun par le versement d’une redevance.
En mai prochain aura lieu la seconde édition du Festival des Commons à Héraklion sur l’île de Crète. Nous avons choisi d’en traduire l‘à propos, pour illustrer cette dynamique des biens communs mentionnée dans un billet précédent.
Inspirée par les radios pirates et le mouvement de la culture libre, la BiblioBox est un dispositif mobile et autonome de partage de fichiers. Elle utilise les logiciels libres et les logiciels Open Source pour créer un réseau de communication sans fil et de partage de fichiers où les utilisateurs peuvent échanger images, vidéos, fichiers audios, documents et autres contenus numériques anonymement. Les Bibliobox ne permettent pas pour l'instant de déposer des fichiers mais tous les contenus qui s'y trouvent sont téléchargeables librement et gratuitement. La BiblioBox est sûre et sécurisée. Elle ne demande pas d'identification et ne retient pas de données de l'utilisateur. Afin de respecter la confidentialité pour l'utilisateur, elle n'est pas connectée à internet. A l'heure actuelle 4 médiathèques sont équipées d'une Bibliobox : Federico Fellini, Jean-Jacques Rousseau, William Shakespeare et Emile Zola. Vous pouvez vous y connecter depuis n'importe quel appareil captant le Wifi : ordinateur, téléphone, tablette...
“On a tous tendance à dire que le numérique change nos manières de produire, de nous déplacer, d’imaginer… Mais nous devons rester prudent quand nous convoquons cet imaginaire de la révolution”, estime Valérie Peugeot (@valeriepeugeot), chercheur à Orange Labs, présidente de l’association Vecam, membre du Conseil national du numérique et rapporteuse du remarqué rapport sur l’inclusion numérique, sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel où elle était invitée à intervenir (voir sa présentation). Or, on ne peut pas en rester à ce constat. “Nous avons besoin de repenser la technique comme un objet politique à part entière, et ce d’autant que nous sommes dans une période où les mêmes outils peuvent nous amener vers des modèles de société très différents, à l’image des Big Data”. Il faut rappeler à la suite d’Alain Desrosières dans La politique des grands nombres, que les statistiques elles-mêmes ont été créées dans une perspective darwinienne voire eugéniste. L’appareil statistique d’Etat a été élaboré pour lutter contre la pauvreté et le chômage dans l’Angleterre des années 30.
“On a tous tendance à dire que le numérique change nos manières de produire, de nous déplacer, d’imaginer… Mais nous devons rester prudent quand nous convoquons cet imaginaire de la révolution”, estime Valérie Peugeot (@valeriepeugeot), chercheur à Orange Labs, présidente de l’association Vecam, membre du Conseil national du numérique et rapporteuse du remarqué rapport sur l’inclusion numérique, sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel où elle était invitée à intervenir (voir sa présentation).
Via Bernard BRUNET, COMMON GOOD FORUM
Numériser toutes les œuvres écrites d’un pays, c'est le travail titanesque désormais en cours en Norvège et qui devra se terminer dans les années 2020.
Il y a vingt ans, Daniel Ichbiah écrivait : La connaissance planétaire est à la portée de votre micro-ordinateur. Des bibliothèques bourrées à craquer de littérature, images et sons. Des plus beaux tableaux du musée du Louvre jusqu’à la plastique de Cindy Crawford en passant par des mélopées new age inédites, des extraits de Thelonious Monk ou l’intégrale des Fables d’Ésope. Un geyser d’informations indescriptible. Avec la possibilité de communiquer avec des milliers de passionnés du même sujet, d’échanger idées, documents, clips vidéo… Il ne s’agit pas d’un rêve éveillé. Cela ne se passe pas en 2020, ni même en 2010 ! Vous pouvez l’avoir chez vous en 1994. Il s’agit d’Internet, le réseau qui regroupe déjà trente millions de branchés du monde entier. Aujourd’hui… le même enthousiaste d’alors publie un pamphlet pour dénoncer la confiscation de nos biens culturels par les nouvelles superpuissances.
Mise à jour - Suite à la journée d'étude sur le domaine public survenue fin octobre à l'Assemblée nationale, la députée EELV Isabelle Attard a publié sur son site personnel une proposition de loi "visant à consacrer, élargir et garantir le domaine public". Le domaine public et les biens communs sont à l'honneur. Depuis le 6 octobre jusqu'à la fin du mois, une série d'évènements est programmée dans toute la France et même à l'étranger. Point d'orgue, l'organisation d'une journée d'étude à l'Assemblée nationale consacrée au domaine public. Ce rendez-vous est la conséquence du rapport Lescure, qui propose quelques avancées en la matière.
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Présente dans les versions initiales du projet de loi numérique, la notion de communs n’a pas réussi à y rester. Véritable « choix de civilisation » pour certains élus, la protection des choses dont nous jouissons tous sans les détenir est renvoyée à un rapport.
Le journal Le Monde publie une tribune de 75 personnalités issues de la science, du numérique et de la culture soutenant la libre diffusion de la culture et des savoirs. Ils plaident pour une définition positive du domaine public dans le projet de loi sur le numérique et souhaitent sécuriser les nouvelles pratiques en matière de recherche.
À l'origine, PirateBox et neutralité du net
En 2010 le professeur d'art américain David Darts crée la PirateBox, dispositif conçu pour permettre l'échange et le partage de ressources numériques entre particuliers. Comment fonctionne la Box ? C'est simple, elle est constituée d'un routeur dont l'usage initial est légèrement détourné, et d'un dispositif de stockage d'information de type clé USB ou disque dur externe créant ainsi un réseau sans fil transportable n'importe où. La PirateBox présente la caractéristique d'être déconnectée d'Internet. Une fois connecté à cette dernière impossible de surfer sur le web, et l'échange des données se fait de manière anonyme puisque rien n'est loggé. Son utilisation reste cependant locale, une box ne pouvant émettre que dans un rayon d'une trentaine de mètres. C'est donc dans un contexte politique et militant affirmé que la PirateBox a vu le jour. Elle vise à défendre une conception de la neutralité du Net trop souvent attaquée, à travers les principes de surveillance, et permet de ne plus se poser la question des DRM, qui sont des systèmes de gestion des droits sous formes de verrous numériques.
D’abord expérimenté pour la gestion des biens matériels, l’avènement du numérique provoque un nouveau “mouvement des communs”. Né d’initiatives universitaires et d’emblée placé sous un régime collaboratif distinct de la propriété privée, Internet est lui-même un bien commun et un socle fondamental sur lequel des communs numériques peuvent se déployer. Conjugué au mouvement des logiciels libres qui implique que le code source des logiciels soit partageable et appropriable par ses utilisateurs, Internet permet à tout un chacun de créer et de faire circuler à un coût très faible des biens immatériels : messages, articles, vidéos, photos, musique, code source, etc. Ceux-ci deviennent des biens communs lorsqu’ils sont volontairement placés sous un régime qui permet une régulation ouverte des usages. C’est le rôle des licences que chaque individu ou collectif peut librement utiliser pour déclarer les usages autorisés des ressources immatérielles qu’il crée ou modifie.
Michel Bauwens vient de publier un article From the Communism of Capital to a Capital for the Commons qui fait écho à mon Grand siphonnage des biens communs. Le constat est simple : des entreprises s’emparent des biens communs pour maximiser leurs revenus, parmi les biens communs on trouve notamment les ressources librement distribuées sur le Net, Linux par exemple. Le flux est quasiment à sens unique, des communautés libristes vers les capitalistes, ces derniers s’enrichissent tout en oubliant de redistribuer leurs richesses. Il est temps d’activer le flux retour, sinon la machine explosera. Michel Bauwens suggère l’adoption de la Peer Production License imaginée par Dmytri Kleiner. Si je diffuse un texte sous cette licence, les éditeurs qui voudraient le distribuer devraient me rémunérer en retour. Aujourd’hui, je simule cette licence en choisissant une Creative Commons Non Commerciale et, au cas par cas, en accordant des droits commerciaux à certains éditeurs. Je force le flux retour.
Une faille critique de sécurité a été découverte récemment, elle a été nommée Heartbleed. Le site Numerama la présente comme suit : « Le bug Heartbleed est une faille sérieuse dans la bibliothèque logicielle de cryptographie OpenSSL. Cette faiblesse permet de dérober des informations protégées [...] par le chiffrement SSL/TLS utilisé pour sécuriser l’Internet. Le SSL/TLS fournit une sécurité et une confidentialité des communications sur Internet pour des applications comme le web, le mail, la messagerie instantanée et le VPN« , explique un site dédié.
Celui-ci ajoute que « le bug Heartbleed permet à n’importe qui sur Internet de lire la mémoire des systèmes protégés par une version vulnérable du logiciel OpenSSL« . Selon l’avis de sécurité publié sur le site d’OpenSSL, jusqu’à 64 Ko de données sont récupérables sur un client ou un serveur. Ce qui permet de collecter des échantillons de données et d’y découvrir parfois au hasard des informations exploitables.
La Commission européenne a lancé une nouvelle consultation sur le droit d'auteur en décembre dernier : Internet reste, en 2014, un enjeu central pour la diffusion des œuvres culturelles. La suprématie commerciale des “firmes culturelles“ n'est pourtant pas totalement acquise en termes de propriété intellectuelle. Pour preuve, les différents modèles de droits de propriété intellectuelle “libres“ qui prospèrent sur la toile. Quel futur modèle pour la culture européenne sur Internet ?
Depuis janvier 2014, le réseau des médiathèques de Montpellier Agglomération proposent auprès des publics une bibliobox au sein de 4 médiathèques (Federico Fellini, Jean-Jacques Rousseau, William Shakespeare et Emile Zola) où les usagers et bibliothécaires peuvent se connecter gratuitement et librement à partir de matériel connecté captant le Wifi (ordinateur, smartphone, tablette…) pour y télécharger des contenus open source et partageables (licences libres et/ou relevant du domaine public).
Personne n'a oublié la célèbre phrase de Pierre-Joseph Proudhon, « la propriété c'est le vol », que l'on peut retrouve dans le mémoire Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, premier livre publié en 1840 par le journaliste originaire de Besançon. Mais dans le monde numérique, à qui appartient réellement internet ? « Nous avons collectivement un devoir moral et citoyen de protéger nos libertés et nos biens communs contre leur accaparation. Or, on peut considérer Internet comme un bien commun de l'humanité. Et nous avons le droit de vouloir le laisser libre aux générations futures », expliquait Jérémie Zimmerman, cofondateur de la Quadrature du Net. Mais comment ce bien commun est-il mis sous le contrôle de quelques-uns, et quelles conséquences pour les utilisateurs ?
Pour cette troisième édition de "Brest en biens communs", le succès est à nouveau au rendez-vous. Le 18 novembre dernier, les partenaires et organisateurs se sont rencontrés pour tirer un premier bilan de cette troisième édition.
L’ouverture du Google Cultural Institute aura marqué les esprits cette semaine, notamment à cause de la décision de la Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, de boycotter la cérémonie et de la réaction du gouvernement qui a envoyé Fleur Pellerin à la place dans une certaine confusion.
L’usage des logiciels libres est souvent présentée comme une opération vertueuse des bibliothèques qui s’engagent dans cette démarche. L’approche par les biens communs de la connaissance permet d’interroger cette vertu spontanée pour la resituer dans le mouvement historique des communs et dans contexte où le code est loin d’être la seule ressource qui doit être libre.
Via LaLIST, Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Bernard BRUNET
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