Dans les cours d’initiation à l’économie au lycée, on nous expliquait que le B-A BA du capitalisme reposait sur la gestion de la rareté. La loi de l’offre et de la demande nous invitait à comprendre que plus un bien était rare, plus il avait de la valeur. Nous n’avions pas encore reçu notre première fiche de paie que nous étions déjà formés à intégrer la notion de manque comme postulat de départ dans la vie. Nous étions invités à entrer dans la course folle de la soi-disant abondance financière, la compétition pour obtenir la reconnaissance du sacro-saint système, peu importe nos rêves, nos aspirations, et notre vision de la prospérité. Mais l’abondance, était-ce vraiment cela ? L’argent, ce roi, pour mieux nous assujettir se plaisait à nous faire croire que lui aussi était rare, et qu’il fallait accepter ses règles du jeu pour un jour avoir la chance de sentir l’odeur qu’il n’avait déjà plus. Nous étions ces enfants du capitalisme néolibéral.
Via Aurélien BADET