Invisibles et pourtant omniprésents, les nanomatériaux interrogent. Ils entrent aujourd'hui dans la composition de nombreux produits de la construction pour leurs propriétés avancées : bétons plus résistants, peintures et vitrages autonettoyants, isolants acoustiques… Les bénéfices attendus semblent immenses mais leur innocuité reste à démontrer. Explications avec des spécialistes de la question réunis à l'occasion du Forum NanoRESP.
A l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques), le chercheur Christophe Bressot s'est également penché sur la question des nanomatériaux. "Le risque se résume à une formule simple : celle de l'exposition multipliée par la toxicité. En l'absence d'exposition, le risque est donc nul. Et si la toxicité est égale à zéro, il n'y a pas de risque non plus. Dans le cas des nanomatériaux, la toxicité n'est pas claire. L'enjeu est donc de diminuer l'exposition, en particulier par inhalation puisqu'il s'agit de la voie de pénétration majeure dans les organismes". Le spécialiste rappelle que toutes les particules dont la taille est inférieure à 4 micromètres atteignent les alvéoles pulmonaires. L'ensemble de la population serait donc exposé, autant les opérateurs dans l'industrie, que les consommateurs d'un produit fini, que l'environnement lors de la fin de vie du produit. Là encore, le chercheur pointe du doigt l'absence de données bien renseignées sur les risques liés au contact cutané ou à l'ingestion de nanoparticules.