Le 5 avril 1992, une marche de la paix réunissait plus de 100.000 personnes à Sarajevo. Dans les esprits, il s’agissait de la tentative de la dernière chance pour éviter la guerre. Nenad Pejić, alors rédacteur en chef de Sarajevo TV, organisa à la demande des manifestants une rencontre entre les dirigeants serbe, bosniaque et croate pour parvenir à un cessez-le-feu. Terrible témoignage d’un échec programmé. Le téléphone sonna, c’était Radovan Karadžić. « Vous êtes en train de préparer un coup d’état ! », me lança-t-il. « Vous soutenez la sécession de la Bosnie ! Les Serbes ne le permettront jamais. Vous êtes en train de monter le peuple contre la Yougoslavie et vous devez interrompre les programmes ! »...