Nous sommes le 17 juillet 1959. L'aube est déjà en deuil, Billie Holiday, l'une des plus grandes stars du jazz, gît en piteux état sur son lit du Metropolitan Hospital de Harlem. La peau sur les os, respirant à peine, quasiment dans le coma, elle est en train de payer trente années de consommation de drogue : cirrhose, insuffisance rénale et, maintenant, une congestion cérébrale. Cette fois, elle est vraiment foutue. Il y a deux jours, elle a reçu les derniers sacrements, la mort va débarquer. On l'avait prévenue en début d'année que sa cirrhose avait bien progressé et qu'il fallait qu'elle arrête le tabac, l'alcool, et surtout la drogue..., mais rien n'y a fait. Voilà un mois et demi qu'elle est bouclée dans cette piaule d'hôpital. Le pire, c'est qu'elle s'y est fait livrer de la dope et que les flics l'ont chopée. Non seulement elle agonise, mais elle est, en plus, en état d'arrestation...