On peut mesurer les enjeux impériaux qui gravitent autour du franc CFA à l’ampleur des mensonges qui se déploient effrontément dans les discours officiels et à l’importance des omissions, bien plus difficiles à cerner, dans ces mêmes discours. Célébrer en grande pompe le quarantième anniversaire d’une réalité qui a soixante- dix ans : aucune vieille haridelle, usée sur les planches, n’aurait osé se refaire ainsi une virginité. La palme du mensonge revient sans doute à Pierre Moscovici qui affirme, dans une interview à Jeune Afrique le 4 octobre : « Si on fait le bilan des accords monétaires des zones franc, on constate qu’il n’y a pas de tutelle de la France. Ce sont des monnaies souveraines. » Dans le style plus c’est gros plus ça passe il n’y a que Jeune Afrique pour oser relayer, sans réaction, une telle énormité...