En position de force, les rebelles centrafricains demandent désormais le départ du président François Bozizé et n’excluent plus de s’emparer de Bangui. Dans la capitale, les habitants, terrés chez eux, espèrent que le président de l’Union africaine, M. Boni Yayi, arrivé sur les lieux, réussira à instaurer un dialogue entre le président et les rebelles du Séléka, une coalition de mouvements d’opposition, essentiellement issus du Nord du pays. Alors qu’ils ont plutôt la réputation de recruter des enfants-soldats et des « coupeurs de route », -ces bandes armées qui entretiennent l’insécurité dans la région-, les hommes du Séléka se sont mesurés avec beaucoup de professionnalisme et de pugnacité à des forces gouvernementales faibles. En outre, alors qu’en 2003, le président Bozizé avait conquis le pouvoir avec l’appui de forces tchadiennes et l’assentiment de la France, il n’a pu, cette fois, compter ni sur le soutien du président du Tchad, Idriss Deby ni sur celui de la France...